jeudi 3 octobre 2013

Musical Postcard#23-Guaranteed (Eddie Vedder)-02102013

C'est au moment très précis où la dame prononça cette fameuse sentence "Bréauté-Beuzeville, 3 minutes d'arrêt" que j'ai su que j'avais atteint le point de non-retour, que j'y allais tout droit.
J’avais passé les deux derniers jours un peu muet, un peu flippé, à faire des hugs et dire au revoir à des endroits et des gens devenus familiers, à essayer de me mettre en situation mentale de «rentrage», sans grand succès.
Je me contentai donc de suivre un plan simple, robotique: porter des sacs, les récupérer, changer d’avion, de pays, de train.
Arrivé au terminus, me suis dit que j’allais enregistrer un p’tite carte postale musicale ici, parce que «quand même, merde». Et puis chaque phrase de cette chanson ne m’avait jamais autant parlé.
Le premier truc agréable, c’est que les gens usaient, même si avec un accent prononcé, d’une langue que je comprenais parfaitement, sauf pour les 3 rougeauds à l’articulation douteuse, super gentils et humains mais complètement arrachés, qui m’accueillirent à base de «Heyyyy garçon, c’est une guitare qu’t’as là, vas y joue nous un truc, whodé».
Force est d’avouer que j’étais pas prêt, que j’avais besoin d’un temps d’acclimatation, ce qui s’est avéré certain lorsque j’ai voulu parler au chef de gare en anglais.
J’ai donc commencé à remonter le cours de la République et une première surprise, de taille, m’attendait: on était le 2 Octobre et le temps était superbe. Je m’étais pourtant préparé, la veste à portée de main et j’avais même imaginé ce futur statut Facebook totalement génial et original du genre «Fait froid, hein?» ou sa variante supérieure et adaptée «Fait rien froid, dé». Mais là j’étais comme un couillon. Le Havre m’avait dunké, d’entrée.
Je remontais le cours et je flottais.
Et même si chargé comme un bourricot, la gueule boursouflée par 15 heures de climatisation aérienne, incapable de savoir à quel point j’étais ridicule en bermudas/shoes de rando/t-shirt de tarlooze/chapeau balinais ni à quel moment j’allais me faire attaquer et découvrir que mes nouvelles compétences en Yoga et méditation ne me serviraient point (pause), j’entendais un coup de cloche léger et amical et prenais plaisir à m’arrêter pour voir ce train silencieux passer, glisser, tramwayer. C’était tout tranquille et d’autant plus agréable que dans mes derniers souvenirs havrais, c’était zone de guerre dans ce coin là.
Je venais de passer une année entière en Asie et me rendais compte à quel point j’avais été dans le bordel, le bruit constant, consciemment ou pas. J’avais aussi adoré ça. Mais là Le Havre, ma base, me proposait un accueil inattendu, amplifiant ce sentiment d’être un étranger n’ayant jamais été autant à la maison.
Alors j’ai ouvert la porte, posé le kit maison portative sur le sol, contemplé cet appartement que je connaissais par coeur, ouvert la fenêtre et mis «Reflektor» à fond, histoire de saluer les voisins.
Et les premiers messages des amis ont commencé à poindre, à base de propositions simples, alléchantes et impossibles à refuser: pinard, sauciflard, camembert, pain avec des graines dedans et «Samedi, y’a Dick Voodoo au Tetris».
J’étais totalement décalé, décalqué, surexcité et au bout de deux verres, légèrement pompet.
Mais surtout, après les appréhensions des derniers jours, réconforté.
Comme à la maison quoi, la vraie.

Tiens, y pleut...I Love LH.

jeudi 1 août 2013

Musical Postcard #13-Out of time (Blur)-Ubud-01082013


Chanter ce morceau pour la première fois...mais faire ça dans un resto, face à des inconnus, histoire de voir où en est cette fameuse "zone de confort"=un peu plus loin.

vendredi 26 juillet 2013

Musical Postcard #10-How to disappear Completely...(Radiohead)-Ubud 26072013


ballade matinale...les yeux attirés par un musée mobile tenu par un artiste chinois...qui me propose un deal: une chanson=un dessin...le tout en live...parfait.
morning ballad...eyes attracted by a mobile museum led by a chinese artist...who offers me a deal: one song=one drawing...live...perfect.

"That there, that's not me
I go where I please
I walk through walls
I float down the Liffey

I'm not here
This isn't happening
I'm not here, I'm not here

In a little while
I'll be gone
The moment's already passed
Yeah, it's gone

I'm not here
This isn't happening
I'm not here, I'm not here

Strobe lights and blown speakers
Fireworks and hurricanes

I'm not here
This isn't happening
I'm not here, I'm not here...."

mercredi 24 juillet 2013

Musical Postcard #9-Dentelle (Les Innocents)-Ubud 25072013

Tampaksiring Ceremony-24072013

Ce matin, pour la 4e fois, vouloir aller à Tampaksiring, village réputé pour sa source apparemment sacrée, faire une "water purification", voir un "water temple", le genre d'expériences à tenter pour un mercredi, sait-on jamais...mais comme souvent à Bali, ne jamais arriver à destination, attiré par les multiples merveilles qui balisent la route, que ce soient des rizières, des animaux, des gens ou simplement une atmosphère...s'arrêter dans un village, discuter, jouer avec des écoliers qui font des bulles et ne demandent qu'à être pris en photo, juste déguster, vivre au ralenti, échanger mille sourires, contempler et s'aventurer partout, profiter de ce luxe d'avoir du temps, concept tout aussi sacré que n'importe quelle source, ne rien avoir besoin de plus...puis, truc qui vient de nulle part, être invité à une cérémonie...de la musique, des chants, des fleurs, des offrandes...partout...les balinais sont les hippies ultimes en fait, les seuls vrais...et je me suis rarement senti aussi reconnaissant, touché, témoin privilégié d'une scène "intime"...encore et toujours ce mot: chanceux.
Au moment de partir, je me place un instant derrière les musiciens et m'aperçois que 4 d'entre d'entre eux sont en train de mater un film de boules sur un smartphone tout en continuant à jouer...juste énorme...ils captent que je les ai serré, éclats de rires partagés...sont fabuleux jusqu'au bout ces gens-là.
Bali...franchement, je m'attendais à rien en venant te voir et tu me retournes la gueule de partout, claque en continue, absolue...sentiment de bien-être si solide...l'année dernière, en Islande, je m'arrêtais au bord de la route pour remercier un pays...là, je m'arrête pour lui demander d'arrêter...et souvent, l'objectif de la journée est de se perdre, laisser aller vu que ce sera de toute façon génialement inattendu.
Me forcer à rentrer à la homestay, vu que dès 12h, je me sens déjà plus à la hauteur de ce que tu m'offres...penser, ressentir tous ces mots et rouler 30 bornes en scooter les larmes aux yeux, retenir, retenir parce que bon, y vont se foutre de ma gueule les balinais...mais non, ils continuent à me sourire en voyant ma tronche de red-eyed rabbit, comme s'ils savaient...j'aurais dû tout lâcher, laisser couler, ça devait être ça la "water purification".
Souvent, ma seule peur est de m'exploser en scooter tellement mes yeux, mes sens sont attirés par tout, de partout, sauf par la route...ça a été limite 2/3 fois...un vrai Zébulon.
Et je n'ai encore rien vu, scotché depuis 3 semaines dans un périmètre de 50 km autour d'une ville aux charmes infinis, Ubud...tomber amoureux un peu plus chaque jour, comme d'une personne, passer des journées entières à parcourir les 4 rues, comme sonné, ivre de plaisir...non mais franchement, tu serais pas en train de m'envoûter des fois?
et elle qui me dit ce soir: "Bali likes you, you should stay"...
Je pense en avoir vu ces 10 derniers mois, en avoir vécu des expériences et des avancées, des changements en tous genres...juste merci d'être une conclusion aussi puissante, posée, belle et vraie.

mercredi 22 mai 2013

Musical Postcard #1-Dog on wheels (Belle&Sebastian)

Just want to do this, some musical postcards...to stay a bit focused (not so easy while travelling), choose a song, a good spot, a stranger who has 3 minutes of free time...something simple, spontaneous, a bit out of time...a moment.

mardi 1 janvier 2013

Découvertes, obsessions, bonheurs musicaux de 2012...

Animal Collective-Centipede Hz
Beach House-Bloom
Cat Power-Sun
Cheek mountain thief-Cheek mountain thief
Dominique A-Vers les lueurs
Flying Lotus-Until the quiet comes
Grizzly Bear-Shields
Jonathan Wilson-Gentle Spirit
Karkwa-Les chemins de verre
Mathieu Boogaerts-Mathieu Boogaerts
Mugison-Haglél
Patrick Watson-Adventures in your own backyard
Tilbury-Exorcise
Sigur Rós-Valtari
Snorri Helgason-Winter sun
Sóley-We sink
Svavar Knutur-Kvöldvaka
Tame Impala-Lonerism
Yellow Ostrich-Strange land